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Étonnement

Samedi 24 septembre 2011 6 24 /09 /Sep /2011 14:03

http://www.adamantane.net/illustrations/coeur/Quelle est la différence entre savoir par coeur et savoir par le coeur ? La même qu'entre mnémotechnie et cardognosie ?


J'ai lu avec intérêt  un papier, publié dans le supplément hebdomadaire récent [1]  du journal de la droite  [2] , où l'auteur relate partie des confidences d'une greffée du coeur qui ,depuis cette intevention chrirugicale, se souviendrait de rêves dont elle attribue le contenu, l'origine, les particularités, aux souvenirs personnels de la donneuse d'organe.


Certes, il y a une différence entre digérer un aliment carné et héberger un organe exogène, mais j'ai pu lire dans des travaux d'ethnologues, à propos d'anthropophagie, l'évocation de croyances magiques selon lesquelles assimiler le corps d'autrui permettrait de s'approprier des caractéristiques de sa personnalité.


La schématisation  extrême d'une telle approche du développement personnel est celle d'Eslie Crisler Segar prêtant à Pop-Eye-le-marin une santé de fer et une vigueur d'acier puisées dans la manducation régulière d'épinards, chenopodiacée supposée remarquable par sa teneur en fer.


Si le rêve est, comme l'esquisse la théorie du chamanisme, la manifestation des traces d'un état de soi dans lequel le double prend ses distances avec le corps matériel, pourquoi un être humain de type chimérique - au sens d'agrégat de génotypes différents, ce qui est la conséquence des hétérogreffes - ne serait-il pas l'hôte de rêves dont l'origine résiderait dans deux distorsions juxtaposées , celle du corps dominant et celle du corps fragmentaire hôte du dominant ?

 

 

 

[1] TV Magazine, n° 20 878, 18 au 24 septembre 2011, pages 16 et 18

[2] Ce journal revendiquant lui-même, à longueur d'éditoriaux, cette position, je ne vois pas pourquoi utiliser une autre manière allusive de le désigner...

Par Adamantane - Publié dans : Étonnement - Communauté : Adoptez un mot!
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Lundi 11 octobre 2010 1 11 /10 /Oct /2010 13:33

 

 

Le 11 octobre, j'ai reçu de la CGPME le tract-message ici reproduit à l'identique.

 

Le 12 octobre 2010, la France fonctionnera à nouveau au ralenti. Les salariés du secteur privé, les plus concernés par l'inéluctable réforme des retraites, seront une fois de plus pénalisés. Les cheminots et les agents de la RATP notamment, "lutteront" contre un texte qui ne concerne pas les sacro-saints régimes spéciaux leur garantissant, on se demande bien pourquoi, un traitement de faveur.

D'ores et déjà, on peut annoncer "l'extraordinaire mobilisation" qui, comme de bien entendu, dépassera les 3 millions de personnes, selon les syndicats et approchera le million selon la police.

Au nom des autres millions de personnes bien réelles celles-là, qui chercheront le 12 octobre à travailler pour gagner leur vie et celle de leur famille, au nom de cette majorité silencieuse consciente de la nécessité de tenir compte de la réalité démogra phique, la CGPME dépose un préavis de ras-le-bol.

Et celui-là, pas besoin de se fatiguer pour savoir qu'il concernera, issues des secteurs public et privé, beaucoup plus de 3 millions de personnes.
Le gouvernement ferait bien de ne pas l'oublier plutôt que de multiplier les concessions qui risquent de transformer une réforme ... en réformette.

 

 

J'ai beaucoup d'estime pour les PME, et travaille par ailleurs à restaurer leur image auprès, en particulier, des jeunes ingénieurs qui sortent de nos Grandes Ecoles. Estime un peu altérée par moment par les  injustes conséquences de la mauvaise gouvernance humaine de quelques unes d'entre elles sur l'image globale du secteur.

 

J'ai beaucoup d'estime pour les syndicats, qu'ils soient ouvriers (encore que cette dénomination un peu désuète pourrait être susbtitué syndicats employés...Il est vrai que tous les employés sont salariés pour oeuvrer, donc être ouvriers au sens plein du mot...) ou professionnels ou même patronaux. Estime qui serait sans réserves si l'action syndicale éliminait plus vigoureusement de ses rangs les quelques profiteurs et  planqués qui ternissent sa réputation.

 

J'ai beaucoup d'estime pour l'art du tract, m'atant moi-même à de nombreuses reprises compromis dans cette activité ronéotative et langagière du temps de ma jeunesse...Et que sont certains billets de blogue sinon des tracts dématérialisés ? Estime qui serait sans nuances si quelques esprits tordus ne dévoyaient pas cet art en en produisant des textes dont la malveillance semble la principale raison d'être.

 

Ayant  trouvé que cet appel, glissé dans ma boite à courriels, méritait réponse, je me suis fendu d'un courrier en retour.

 

Arithmétiquement parlant, le principe de la retraite par répartition ne peut plus être viable à terme, sauf à réduire de manière importante le salaire avant impôt des actifs, après prélèvement des diverses charges alimentant entre autres les institutions de prévoyance.
Certains prélèvements sur les fonds des caisses de retraite complémentaires et des caisses dites des cadres ont déjà contribué, et contribuent encore aux ressources de la CNAV, mais de nouvelles ponctions seraient contreproductives.
Une réforme du dispositif est donc bien entendu nécessaire.
Y compris une évolution des les seuils liés à l'âge.

La solution proposée par le gouvernement actuel a pour inconvénient majeur de confondre répartition alimentée par les revenus et répartition alimentée par les salaires. Sans compter les petites - petites statistiquement, mais grandes pour celles et ceux qui en seront victimes - injustices annexes qui elles auraient pu faire l'objet d'évaluation et de rectifications.
Par ailleurs, elle ne mettra pas fin à l'atroce usage social, qui - je parle d'expérience, en ayant vu pas mal dans ma vie dans ce cas - , dans les PME encore plus que dans les grandes, beaucoup plus que dans les grandes, faute de contre-pouvoirs et de solidarité interne, veut que la seule personne qui ne soit pas vers la cinquantaine perçue comme un boulet à trainer, un has been inapte et rétrograde, soit le patron de l'entreprise (ou ses proches parents et alliés)...Les autres se trouvent poussées vers la sortie, par tous moyens pas trop illégaux, mais efficaces, environ dix ans avant l'âge dit du départ en retraite à taux plein. Et ensuite, les portes leurs sont fermées, sauf déclassement ou usage systématique par des dirigeants bien avocatés des divers effets d'aubaine de la législation sociale.

Cadre dirigeant et entrepreneur retraité, je me sens solidaire du mouvement de protestation qui se manifeste en ce moment.
De même que j'ai lutté à l'époque contre le CPE, et autres idées géniales proposées en loi par des personnes, ministres comme technocrates et parlementaires, qui dans leur grande majorité "n'ont pas de problème de retraite" ni de revenus.
Mon article est encore en ligne.
Je suis bien d'accord sur le fait que certaines entreprises à statut ont pour salariés des travailleurs échappant au régime général. Toutefois il convient de prendre en compte ce qu'a été, est ou sera leur pouvoir d'achat global, années dites actives et années dites inactives cumulées, avant de leur dénier le droit à une manifestation de solidarité. Par ailleurs, je ne m'opposerai pas du tout à la disparition progressive de ces exceptions, qui avaient un sens lors de leur mise en place, mais l'on perdu aujourd'hui.

Si les salariés du privé, dont les entreprises, vu leur taille, ont souvent peu de cohésion syndicale, voire sont dans l'impossibilité légale très étrange de s'en donner les moyens, traitent dans la grande majorité des cas leurs collaborateurs sans grand ménagement ni reconnaissance, voulaient prendre seuls l'initiative de protester par la grève, il savent quelles en seraient les conséquences sur leur vie quotidienne, leurs conditions de travail et leur emploi.
Ils  ne bénéficient pas, en matière de retraite, des possibilités offertes par une lecture intelligente de l'article 83...


Il y a donc une certaine forme d'hypocrisie démagogique dans un communiqué qui, s'appuyant sur les pratiques contraintes des salariés structurellement otages dans la majorité des  PME, dénonce comme un crime économique  une grève qui semble avoir des fondements raisonnables. Et un assez franc soutien des citoyens.  Le gouvernement Sarkozy  se montre assez buté et méprisant pour mériter pareille épreuve. Il est donc possible de voir en cette grêve, comme le suggère avec intelligence  votre titre en forme de slogan , un"avis de ras-le bol".

Comme consultant, j'ai formé des cadres d'entreprise au décodage des tracts syndicaux.A distinguer les malveillants de ceux qui reflètent un authentique appel à la justice. Comment confondre légalité et légitimité, choisir entre les faits ceux qui peuvent être interprétés dans le sens de sa lutte, utiliser la peur comme véhicule d'une manière de voir non argumentée, émettre des allusions déclenchant l'adhésion en stimulant les préjugés...Votre communiqué est un excellent exemple pratique de cette manière de tordre l'information. Et sur le plan de la rhétorique de classe, je vous  félicite pour cette magistrale mise en œuvre des principes de base de la "communication malveillante".

Ceci dit, vous êtes libre de vous exprimer en ces termes. Mais ne pensez pas obtenir une adhésion massive de tous vos lecteurs. Il en est qui connaissent le truc, comme on dit familièrement.

Bien cordialement.
JPD.

 

Je n'attendais pas bien entendu de réponse. D'ailleurs, si j'étais conseiller de la CGPME, j'aurais recommandé de n'en point faire.

La CGPME a le droit de défendre ses intérêts. Mais elle se trompe peut-être d'adversaire. Qui leur causera à long terme le plus grand tort ? Le corps social, qui proteste contre une réforme bâclée, conduite avec dédain par des politiques pas toujours très propres sur eux, ou l'institution Etat, qui a refusé de comparer de manière transparente des solutions variantes, et se prévaut d'une majorité parlementaire élue sur la base de promesses non tenues et d'ailleurs intenables ?

Question subsidiaire : comment est calculée la retraite de nos honorables parlementaires ? Il est vrai que, professionnellement parlant, ils mériteraient d'accéder à la catégorie des métiers pénibles, tenus qu'ils sont, pour la plupart, à supporter l'écartèlement permanent entre les manières du pouvoir et la considération due à leurs électeurs.

 

Par Adamantane - Publié dans : Étonnement - Communauté : Le Club des Citoyens
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Lundi 27 septembre 2010 1 27 /09 /Sep /2010 15:50

 

http://www.adamantane.net/illustrations/camember_christophe/Comment faire du neuf avec du vieux ? Christophe avait déjà évoqué, dans les années 1890, cette délicate question. Voir à ce sujet  l'épisode "Camember à la recherche d'une position sociale", page 16, case 2, dans l'édition Armand Colin de 1931 de Les facéties du sapeur Camember.

 

Il y a une quarantaine d'années, le notion de tableau de bord s'insinuait dans la mentalité de certains dirigeants d'entreprises françaises. J'ai d'ailleurs eu d'ailleurs l'occasion, en 1972, de rédiger à ce sujet une monographie, puis dans les années 1980, de monter des sessions de formation sur le même thème, à l'usage en particulier de l'Aérospatiale. Sans compter l'introduction effective du dispositif dans les entreprises où j'ai sévi, dont par exemple Cofiroute où pas mal de mes collaborateurs ont souffert pour mettre en application la redoutable IP 04 - autrement dit la procédure interne définissant  la formule, la posologie et les précautions d'emploi du tableau de bord de mon Département.

 

Les choses ont changé. Le plat et vulgaire tableau de bord a cédé la place à la merveilleuse cartographie décisionnelle, dont il est une des composantes, avec l'énigmatique géomarketing et surtout le très distingué structuralisme informationnel. Et pour achever de sérioriser le concept, le webmapping condense dans son essence anglomorphe toute la niousité artificielle de ce processus de construction des illustrations à valeur ajoutée.

 

Un brillant jeune homme a réaffirmé que Le recours à la métaphore cartographique confirme toutes ses promesses pour la compréhension d'un monde de plus en plus complexe. Rien à ajouter, Napoléon Bonaparte déjà assurait que Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours, et pourtant il savait aussi discourir...

 

Ayant été de tout temps très intéressé par la complémentarité entre image et texte, je ne boude pas mon plaisir. Je m'étonne seulement qu'il faille cet habillage verbal un peu incongru pour que des techniques déjà connues soirent prises en compte comme si elle étaient de fulgurantes innovations célestes transperçant le couvercle épais qui calfeutre nos imaginations enfumées.

 

Et n'oublions pas Jacques Bertin, et sa sémiologie graphiqe. Un précurseur tout de même. Son opus princeps, du moins l'édition qui orne ma proche bibliothèque - ce qui veut dire que ce livre est à très exactement 1,40 m de mon clavier quand j'écris - date de 1967. A noter qu'il y cite dès la page de garde ses seize collaborateurs, et dans l'introduction rend hommage à ses précurseurs, dont Emmanuel de MartonneFernand Braudel, Abraham Moles et autres Maximilien Vox.

 

A l'époque, nous faisions nos schémas et illustrations à la main, avec compas, tire-ligne, balustre à pompe, équerre, rapidograph rotring, et autres outils nous permettant d'accoucher de nos graphiques, de lécher nos crobars, de toucher les papiers,  de sentir sécher les encres, de créer nos nuances de lavis.


Par Adamantane - Publié dans : Étonnement - Communauté : Les mots dans tous leurs états
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Vendredi 17 septembre 2010 5 17 /09 /Sep /2010 11:31

http://www.adamantane.net/illustrations/a_bas_le_latin/Les éditions Ex Nihilo ayant eu la bonne idée de rééditer son coup-de-gueule A bas le latin !, j'en ai commandé un exemplaire.

Coïncidence significative, synchronicité ? Je relis en ce moment ma collection de Question de, et j'en suis au numéro 30. Et que trouvé-je, page 92, dans un article de Georges Hilaire Gallet intitulé Jacques Bergier et la science-fiction, sujet qui m'est sinon familier du moins très cher ? J'y ai lu, quelques minutes seulement après avoir ouvert le colis contenant le livre commandé :

 

Lorsqu'un jour de 1938 - cette revue date de 1979 - je dénichai le nom d'un certain Jacques Bergier dans la rubrique des lettres de lecteurs d'un magazine américain de scinec-fiction, j'étais à l'époque le seul Français qui participait activement au fandom depuis des années. Et je ne connaissais en France qu'un autre amateur de science-fiction : Régis Messac, avec qui j'entretenais une correspondance suivie.

 

Il est probable que l'affirmation de Georges H Gallet soit tout de même un peu rapide ; il y avait certainement d'autres amateurs de science-fiction en 1938 en france...

Toutefois, la mention de Régis Messac comme amateur actif ne peut qu'inciter à explorer davantage son oeuvre, qui semble plutôt assez  variée dans les genres au vu  ( au lu ? ) de la liste du même auteur que j'ai pu consulter dans les annexes de la réédition.

 

L'article de Georges H Gallet publié dans le numéro 30 de Question de est repris, daté Caen 1978, dans le livre d'hommage Jacques Bergier, une légende, un mythe, paru à L'Harmattan début septembre 2010.Il est signalé comme ayant été envoyé trop tardivement pour avoir pu être publié dans le numéro 79 de la revue L'autre Monde, rendant hommage à Jacques Bergier.

 

Merci aux éditions Ex Nihilo - drôle de nom tout de même, pour des gens qui semblent exploiter des fonds d'édition. anciens..à. moins qu'ils ne veulent dire par là qu'ils tirent le livre republié de la ténèbre de la non-notoriété ? - pour la réédition du livre ici mis en vignette, qui elles-mêmes remercient Jean Cabut, alias Cabu pour son illustration de couverture, parue d'après leurs sources dans Paris Presse le 10 octobre 1963, avec la légende : Incitation de mineurs à l'apprentissage du Latin ? Ca va chercher loin, cher confrère...

Par Adamantane - Publié dans : Étonnement - Communauté : L'écriture dans tous ses états
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Mardi 7 septembre 2010 2 07 /09 /Sep /2010 15:55

60px-20-xx-jugement.jpg J'avais déjà exposé ici en début d'année les grandes lignes d'un projet éditorial altruiste et désintéressé.

La situation sucessorale n'est en effet pas toujours un bon plan. De plus, cet épisode est heureusement moins répétitif que l'achat circonspect d'un pain complet où même la rédaction soignée d'une déclaration de revenus.

 

Le drame fondamental du thème de cet ouvrage que seuls d'obscurs tabous semblent empêcher d'envisager est de fait contenu dans son titre même : la succession pour les nuls.


En effet :

♦ d'une part il y a nuls et nuls. Une segmentation de cette honorable population s'impose. Il y a les nuls par manque de connaissance du sujet, les nuls par dysfonctionnement de la logique du raisonnement, les nuls par mépris du point de vue d'autrui, les nuls par provocation, les nuls par amour de la nullité,...

♦ d'autre part, et là est la toute nouvelle découverte que je ne veux pas celer à mes lecteurs, quand deux nuls s'associent et s'additionnent  donc, au grand dam des axiomatiques connues et de leurs conséquences arithmétiques les plus irréfragables, l'équation

[ 1 ]   0 + 0 =  0

est fausse. Archifausse.

La démarche scientifique la plus orthodoxe oblige à accepter ici les résultats de l'expérience, même s'ils contredisent inexorablement les données théoriques. Ce résultat, d'allure fortéenne, peut être symbolisé ainsi :

[ 2 ]   0 + 0 = - ∞ 

 

A savoir une infinité de manifestations d'incompréhesion, de procès d'intention, d'accumulations de contre-vérités, de combinaisons de sophismes. De quoi décourager l'adepte le plus invinciblement convaincu de la non-violence.

D'ou la nécessité d'un nouveau chapitre dans le sommaire envisagé.

Car la contemplation de l'équation [ 2 ] ne doit en rien nous faire perdre notre sang-froid. Ce serait...nul !

Le titre ramassé le zéro et l'infini étant déjà pris, et pas par n'importe qui -enfin, par son traducteur, car le titre d'origine évoque plutôt la l'engendrement du noir par le futur -  je choisirai peut-être, plus long mais plus explicite, les zéros parents de l'infinie bêtise ?

 

Attention, n'étant pas soumis en français de France à quelque contrainte d'épicénie que ce soit, j'ai utilisé le genre neutre pour écrire nul. L'expérience montre que, en avance sur le GDOF, les colonies ou logent les nuls, même les plus restreintes en nombre, sont largement et égalitairement ouvertes aux nulles.

 

Nota : L'image jointe veut/voulait illustrer la possibilité d'un flou dans le jugement. J'ignore si ce jeu de mot visuel est bien perceptible par le lecteur.

Par Adamantane - Publié dans : Étonnement - Communauté : Les mots dans tous leurs états
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Dimanche 5 septembre 2010 7 05 /09 /Sep /2010 22:46

Pour nourrir le papier récent (très...) consacré à la latinopédie, j'ai fait quelques recherches dans ma bibliothèque et retrouvé un fascicule à 1 F, publié par l'Amitié par le Livre [*], signé Camille Belliard, et intitulé Le latin, langue mor te, faut-t-il l'enterrer ?

Il réagissait à la parution d'un ouvrage, A bas le latin, signé lui par...un professeur agrégé de latin, Régis Messac.

Je vais donc lire avec soin ces douze pages, et revenir vers vous avec de nouvelles informations, supputations, déductions à verser au dossier du débat.

 

[*] Fondée en 1930, l'Amitié par le Livre, oeuvre d'instituteurs, président-fondateur Camille Belliard (1899-1987), veut se tenir en contact avec tous...

Par Adamantane - Publié dans : Étonnement - Communauté : L'écriture dans tous ses états
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Jeudi 2 septembre 2010 4 02 /09 /Sep /2010 19:09

Latinopédie

 

http://recherche.univ-montp3.fr/cercam/IMG/rubon36.gifDans Le Monde du 28 août, sous le titre A quoi sert le Latin, Michael Bulley s'interroge... Dans Le Monde du 3 septembre, Cecilia Suzzoni et Michel Walter lui répondent.

A noter qu'aucun des deux ne s'est exprimé en latin. Le mouvement pédagogique initié par Théodore Aubanel et médiatisé par la revue Vita Latina avait tenté, en 1957, de renverser les classifications langue vivante / langue morte - à la quelle nous pourrions ajouter la nuance langue mourante - en proposant d'apprendre et utiliser  le latin dans la perspective non de traduire Ciceron ou Cesar, mais de communiquer entre nous. Cet objectif initial a été réorienté. Il ne s'agit plus de communiquer, mais de découvrir de nouvelles pédagogies du latin et d'informer sur l'état des études latines .

De fait, de même que les tentatives de simplifier les relations entre les peuples par l'usage de langues universelles artificielles, ou plutôt chimériques, au sens biologique du terme, se sont heurtées à une formidable résistance au changement, de même l'idée, pourtant simple, de ressusciter une langue morte pour atteindre ce même but n'a pas eu plus de succès.

La biodiversité de l'humanité a très probablement besoin de la multiplicité des langues, des cultures, des systèmes politiques, des spiritualités,  pour maintenir le potentiel d'évolution adaptative des humains.

 

Les langues mortes, telle le latin, sont d'un apprentissage dépaysant, qui prépare à la pratique de la tolérance altruiste vis à vis de systèmes de pensée différent de celui dans lequel la plupart d'entre nous tombent quand ils sont tout petits. Voire au désir fraternel de connaître ce qui est différent. 

D'autres langues anciennes le sont plus encore, qui obligent à acquérir la capacité de lire un alphabet graphiquement différent, ainsi le grec, souvent associé au latin dans nos cursus scolaires.

 

De même que l'apprentissage des écritures symboliques et de la manipulation des représentations abstraites des opérateurs mathématiques serait - ou est ? - une formation utile à qui veut acquérir une capacité littéraire, celui des langues mortes serait -ou est ? - un entrainement pertinent à qui veut se doter d'un savoir-faire opérationnel dans une spécialité téchnologique.

 

Les arguments en faveur de cette manière de voir sont bien connus :

-élargissement des structures mentales, par l'expérimentation de manières de décrire et projeter le monde réel qui diffèrent de celle de notre primo-infection ;

-obligation pour réussir à résoudre les problèmes proposés de mettre en oeuvre une démarche analytico-synthétique qui est une des composantes de la méthode scientifique.

Je n'en ajouterai qu'un : la version grecque est un exercice plutôt amusant...

 

Retournement de perspective : A quoi sert l'algèbre linéaire ?  Il y aurait un article à faire là-dessus. Cette discipline mathématique est enseignée dans les classes prépa et nourrit certaines épreuves des concours d'entrée dans nos grandes écoles, Quels sont les ingénieurs en fonction qui ont régulièrement recours au théorème de Cayley-Sylvester [*] pour résoudre des problèmes professionnels ? Quelques-uns, et souvent sans le savoir, car ils en exploitent peut-être une conséquence, mais en réalité combien ?

 

 

 

[*] Les étudiants de Cambridge se souviennent-ils des efforts d'Arthur Cayley pour y fairre accepter des étudiantes, et les amateurs de calcul matriciel ont-ils été mis au courant de la passion de James Joseph Sylvester pour la prosodie ?

Par Adamantane - Publié dans : Étonnement - Communauté : L'écriture dans tous ses états
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Mardi 31 août 2010 2 31 /08 /Août /2010 14:49

Anonymat, cryptonymat...

http://www.adamantane.net/illustrations/zorro/

 

Larvatus Prodeo

René Descartes

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Le 10 juin 2010  Guénaël Pépin publiait sur ZDNet France un article intitulé :


La majorité des Français serait contre l’anonymat des blogueurs, vraiment ?

 

Il y fait référence à une question-sondage récente  dont il critique à juste la formulation : Selon un sondage réalisé pour la Tribune, 59% des Français seraient favorables à l’identification systématique des blogueurs pour prémunir des actes  malfaisants  qui ne seraient pas punis. Vous avez dit question orientée ?

 En écho à la très controversée proposition de loi de Jean-Louis Masson pour lever l'anonymat des blogueurs, l'institut BVA a réalisé un sondage sur cette thématique pour l'éditeur de logiciels Avanquest, diffusé dans La Tribune. La question était posée comme suit : « Le sénateur Jean-Louis Masson a déposé une proposition de loi visant à obliger les blogueurs à divulguer leur identité afin, dit-il, de pouvoir poursuivre ceux qui seraient « malfaisants ». Vous personnellement, êtes-vous favorable ou opposé à cette proposition de loi du sénateur Masson ? »


Ce papier a à ce jour suscité 34 commentaires. Leur lecture montre l'utilité de spécifier quelques uns des mots utilisés dans le débat : indentification, anonymat, pseudo, identité...

Le premier commentaire émane du ...PDG d'Avantquest, qui fait référence à un billet qu'il avait lui-même mis en ligne le 2 novembre 2009.

 

Sémantiquement parlant, je diagnostique, de manière très caractéristique,  une confusion entre anonymat et pseudonymat.
Volontaire ou non ?

Un courrier anonyme [*] est un courrier non signé. Dans Dix petits nègres, Agatha Mary Clarissa Christie met en scène un corbeau qui signe, dans la version française, A.N.Onyme...Il s'agit d'un pseudo. Le courrier n'est donc pas anonyme...
Dans le domaine de la production artistique, les noms de plume - à distinguer dee nom sde convenance - sont fréquents, et rares sont les affaires du genre Emile Ajar. De même dans le monde de la chanson, de la religion, de la politique, de la guerre....

Un internaute qui utilise un pseudonyme personnel  finit par être assez clairement identifié par ses partenaires. De plus, les listes, blogs, espaces de discussion, wikis, qui dans leur formulaire d'enregistrement demandent la déclaration d'un identifiant et d'un mot de passe, demandent aussi la déclaration du vrai nom -mais cette dernière est-elle vérifiable ? -.
Comme il n'y a pas de blogueurs (ni de blogueuses) anonymes, la proposition faite de lever l'anonymat est tout simplement logiquement inconsistante.

Ou son auteur ignore certains aspects de sa langue maternelle ( pour un X-Mines, ce n'est pas très fort, mais hélas plausible), ou il est manipulateur, ou il est du genre irréfléchi, ce qui n'a rien de rassurant vu ses autres titres (Deux doctorats d'Etat, etc...) . ll sait pourtant a priori de quoi il parle : durant la campagne des  municipales 1983 à Metz,  il eut l'idée de faire rédiger des tracts diffamatoires anonymes contre lui-même dans l'optique de jeter le discrédit sur un de ses concurrents..[***].

Mais comme le mot anonymat fait lien avec la sournoiserie, la mauvaise conscience, la dissimulation, les auteurs du sondage, peut-être piégés par le vocabulaire insidieusement pervers du proposant, recueillent une information banale : <<c'est pas beau, l'anonymat>>.

 

 

Alors  je signe.
Adamantane

 

A noter qu'une entreprise d'information citoyenne et de réveil des consciences, en apparence altruiste, a choisi courageusement l'approche paradoxale de se déclarer anonymale - si j'ose écrire -, non du fait de protection du nom de ses partenaires, mais en affichant l'anonymat dans sa raison sociale, ou plus exactement dans le libellé de son nom de domaine, associé à un point (d')org, tout comme ce blogue.

 

[*] L'anonymat (du grec ανώνυμος anonymos « sans nom » : ἀν = an = sans + όνυμα = onyma = nom ou renommée,) est la qualité de ce qui est sans nom ....ou sans renommée. Cette seconde acception n'est contextuellement pas crédible en matière de courrier. Quelqu'un dira j'ai reçu une lettre d'un illustre inconnu, si le signataire ne lui dit absolument rien - enfin, si son nom n'évoque rien pour lui, car si de plus il ne dit rien dans la lettre ! -, et non j'ai reçu une lettre anonyme.

A noter la possibilité de la lettre anonyme réduite à une feuille blanche, voire à une enveloppe vide, ou contenant un message ésotérique - les cinq pépins d'orange de Conan Doyle, ou la tache noire - ou marque noire, selon les traducteurs, pour the black spot - de Robert Louis Stevenson...-

 

[**] Dix petits nègres ( Ten little nigers, 1939) met en scène dix personnages, dont chacun a antérieurement causé la mort d'autrui.  Ils/Elles sont incités à se rendre sur une île et, bien qu'ils y soient alors seuls , sont mystérieusement exécutés l'un après l'autre, d'une façon qui s'ajuste aux dix couplets d'une comptine. Cette situation ferait les délices d'un profileur amateur de chansons enfantines...
Ce livre serait le septième ouvrage le plus publié au monde, tous genres confondus.

 

[***] Je cite ma source

Par Adamantane - Publié dans : Étonnement - Communauté : Les mots dans tous leurs états
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Mercredi 16 juin 2010 3 16 /06 /Juin /2010 19:42

Quot Quot Quota

http://www.adamantane.net/illustrations/jugement_de_salomon/J'ai longtemps hésité avant de mettre en ligne ce papier, écrit en juin 2010 en réaction à des déclarations récentes - à l'époque - visant à étendre la prescription de quotas au domaine de l'aide aux étudiants des cycles de l'enseignement supérieur. Et en particulier à imposer des quotas de boursiers dans les processus d'admission.

Son aspect autobiographique me gêne, quant à ce qui est de la protection de mon quant-à-moi. Mais comment témoigner masqué ?

En octobre 2011, je le ressors de sa chemise virtuelle...

 

 

En 1953, l'année de mon BEPC, j'ai été reçu au concours dit des bourses. Cela m'a permis de fêter mes 17 ans en taupe à Henri IV, et d'intégrer ensuite une grande école tous frais payés. Non seulement j'ai obtenu ma bourse par concours, mais encore je me suis retrouvé ensuite à égalité de chances avec mes autres camarades de classe. Me savoir bénéficiaire d'un passe-droit, ou d'une priorité, du seul fait de ma qualité de boursier du gouvernement aurait probablement aggravé le manque de confiance en soi qui était à l'époque une des caractéristiques handicapantes des étudiants issus des classes populaires.

Les concours sont actuellement peut-être plus impartiaux que les admissions sur dossier, même s'il y a pas mal à dire sur le contenu des épreuves et leur pertinence pour réaliser la sélection recherchée.

La méthode des quotas est déjà en elle même fort critiquable, et de plus il y a dans ce débat, quotas ou pas, confusion entre un objectif et un moyen.

 

- L'objectif est bien de ne pas infliger à un étudiant, du fait de son origine sociale, une espèce de double peine et d'être capable de mesurer simultanément son potentiel à apprendre et sa volonté de réussir sans biaiser cette mesure par des a priori sur son origine familiale.

- Le moyen est l'imagination et la mise en oeuvre de dispositions comme celles qui visent à ouvrir les prépas sur des critères autres que les origines sociales, et à surtout donner aux étudiants des moyens de combler les manques, voire les motifs de contre-performance liés à cette origine . Je l'ai vécu en mon temps : dans ma famille, peu d'ouverture au monde, pas beaucoup de visites, peu de conversation avec des adultes uatres que mes parents, conversations biaisées par l'obéissance et la soumission ...Je n'avais guère d'expérience de la relation orale de bon niveau : aux concours ce sont mes notes d'écrit qui ont comblé mon déficit à l'oral.

 

L'approche par les quotas est, elle,  un faux-moyen. Paresse, triche  et démagogie...Risque aussi de voir, par un effet systémique aisément prédictible, l'incitation donner des effets inverses des effets attendus. Le ratio A/B permet bien de contrôler - partiellement, de manière bêtement quantitative, pas qualitative - l'application de mesures visant augmenter la part d'existence de B dans le mélange A + B. Mais ce n'est pas en ajoutant de force des B au mélange pour prendre la place de certains A que la proportition du mélange sera durablement et équitablement remodelée.

Il n'est, ni moralement, ni économiquement, ni socialement juste ou profitable de handicaper des étudiants parce qu'ils ne sont pas boursiers, et/ou que leurs parents connaissent les mécanismes sociaux, et leur ont donné une éducation qui va plus loin que l'instruction scolaire de base. Nous ne sommes pas dans une logique de course hippique ou de combat de boxe !

Il serait paradoxal, que dis-je, illogique, pervers, même,  que les parents qui ont investi du temps, du pouvoir d'achat, des soins attentifs pour que leurs enfants démarrent dans la vie sur les meilleurs bases possibles les pénalisent de ce seul fait pour ce qui est de l'accession à des formes élaborées d'enseignement supérieur.

Ce n'est pas, je pense, en donnant à des boursiers un avantage artificiel que sera réduite cette fracture là. C'est plutôt en adaptant le système éducatif et d'instruction à leur déficit potentiel de reconnaissance sociale et de savoir être en société. Certains grands lycées ont d'ailleurs déjà mis en place de tels dispositifs.

 

Crédits

Merci à Nicolas Poussin, pour ce Jugement de Salomon ( 1649 - Paris, Musée du Louvre ). Le Roi Salomon fut en effet un précurseur de la méthode des quotas, n'hésitant pas, dans un souci d'égalité, à faire attribuer un quota d'un demi-bébé à chacune des plaignantes...Voir le premier Livre des Rois, chapitre 3,  versets 16 à 28.

Par Adamantane - Publié dans : Étonnement - Communauté : Le Club des Citoyens
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Jeudi 25 février 2010 4 25 /02 /Fév /2010 17:20

Monostiche ou monostique ?

couleurs.jpg

Avec ou sans titre ?

 

Si le monostiche, cher à Emmanuel Lochac, est bien un poème d'un seul vers, alors il se doit d'avoir un titre. Le quel titre prend, au regard du texte, une importance relative considérable. Alors il faut supprimer le titre, qui efface l'effet de brièveté recherché.

 

 

Par exemple, voilà un monostiche dument muni d'un titre...Difficile de distinguer le titre (et pourtant, les titres sont là pour ça) du texte.




Braquage à la carte et à l'arbalète


Un carreau dans le coeur, puis il pique le trèfle.

Pour d'autres, le monostiche est une strophe d'un seul vers.
Il convient alors de compléter la panoplie des formes fixes par le poème à une seule strophe...Pour d'autres encore, si le distique est une strophe de deux vers, alors il faut parler de monostique.
Qui mettra un peu d'ordre dans ce vocabulaire ?
A noter que le concept de rime devient évanescent lorsque le nombre de vers est inférieur à deux.
Et que dire d'un recueil contenant un seul  poème d'une seule strophe d'un seul vers...d'un seul pied ?
Par Adamantane - Publié dans : Étonnement - Communauté : Les mots dans tous leurs états
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