Tenants et aboutissants du titre
En dépit d'une analogie langagière irréfutable,
le titre n'est pas à la titraille de que la mitre est à la mitraille...
Dans
le Monde daté dimanche 15-lundi 16 janvier, page 17, le médiateur du quotidien,
Robert Solé, sous le titre
Les tenants du titre, tente une synthèse de points de vue émis par des lecteurs du journal au sujet des titres du dit journal.
Non pas ses titres au sens des tritres de noblesse, des références , mais bien prosaïquement de ces ensembles de quelques mots qui désignent et/ou introduisent les articles. Et plus particulièrement des titres figurant en première page, les plus vus, qui en viennent parfois à résumer l'attrait de l'édition du jour.
Robert Solé définit, au passage, le titre comme
ce qui introduit un article, le qualifie, et incite à le lire.
Cette perspective ternaire peut être évaluée comme un bon résumé du cahier des charges. Le médiateur (c'est son ...titre) ajoute, un peu perfidement, que nombreux sont les journalistes qui livrent le plus souvent un papier sans titre, s'en remettant à d'autres acteurs de la chaine de production éditoriale pour titrer leur travail.
Il est courant de dire que les éditeurs, responsables de la stratégie commerciale de diffusion des oeuvres, s'ingèrent dans cette opération et assez souvent refusent le titre choisi par l'auteur pour en fixer un autre, à leurs yeux et oreilles plus vendeur. Les relations entre les deux Jules, Hetzel et Verne, sont connues pour avoir mobilisé ce type de coopération contradictoire.
Le TaroT titre ses arcanes soit par un nom, soit pas l'association d'un titre distinctif, ou d'un chiffre, et d'une famille.
Les poètes, eux, titrent ou ne titrent pas les poèmes? Les recueils, si, le plus souvent. Pour moi, le travail sur le titre est un acte essentiel, qui donne sens au livre, tout autant qu'au chapitre, à la section, à l'entité de base qu'est le texte poétique. Encore que, dans mon premier livre,
le cristal opaque, aucune oeuvre n'ait été titrée : mon idée du moment était que le lecteur était libre de sa propre cristallisation. L'usage est alors de désigner le poème par son premier vers s'il est court, et le début de ce premier vers s'il est long...
J'ai depuis changé d'avis, et dès
l'arbre parole, le titre a pris sa place comme élément signifiant. Cette tendance a été renforcée dans
le sculpteur d'eaux, où les titres des poèmes se veulent résumé poétique du texte lui-même, et les poèmes regroupés en sections titrés dont la réunion des titres forme un metapoème d'ailleurs lui même mis en page et en valeur dans la construction de l'ouvrage.
Sur ce blogue, sur tout blogue adoptant la logique de fichiers proposée par over-blog, l'arborescence informative possède trois niveaux :
-nom du blogue
-nom de la catégorie
-nom de l'article.
Les noms choisis ont, eux trois utilisateurs principaux dont les critères de lecture ne sont pas les mêmes, à savoir :
-l'auteur du blogue, qui a besoin, du fait du fractionnement des interventions , de s'y retrouver un peu s'il veut structurer son travail ;
-les lecteurs, passifs ou partenaires, qui ont naturellement besoin de s'informer d'un coup d'oeil, d'un clic d'oeil allais-je écrire, du contenu probable du texte, s'il entrent par cette porte, ou de l'éventail des sujets abordés par leur correspondant s'ils entrent par le portail dit des catégories ;
-les fureteurs, qui attachent plus d'importance au titre qu'au reste de la page pour rindexer et répertorier nos artisanales productions journalistiques ou littéraires.
Le conseil donné en ligne au rédacteur : essayez de trouver un titre "accrocheur" est tout à fait pertinent, mais ne donne pas réponse à la question pratique :
comment faire pour trouver un titre accrocheur ?
Art tellement perfectible que des formations spécialisées sont proposées.
En pratique, c'est l'association du titre et de l'accroche qui donne du poids à la manière dire de quoi l'on parle, sur quoi l'on écrit.
De même, l'information selon la quelle les catégories servent à classer les articles par thème est bienvenue. Pourquoi d'ailleurs avoir utilisé catégorie pour parler des thèmes. Pourquoi pas thèmes directement ? Usant des possibilités de reparamétrage offertes, j'ai d'ailleurs remplacé ici le mot
catégories, nom générique dans les taxinomies, par le mot
thème. D'autant plus que le mot catégorie est également utilisé ici pour désigner la ventilation des blogues par centre d'intérêt...
Les contraintes pratiques à respecter pour le titrage sont ici peu nombreuses :
-s'il est recommandé d'éviter la toute bête faute d'orthographe,
-il est à mon avis intéressant de choisir un titre qui tienne autant que faire se peut sur une ligne, la typographie des index étant telle qu'un titre sur deux lignes peut être visuellement perçu comme deux titres successifs, d'où imprécision ou erreur.
D'autre part, titre ou catégorie se doivent de donner une image qui ne soit pas trop décalée du contenu réel ; j'ai hier sur un blogue référencé poésie déniché une catégorie palindromes qui, ouverte, proposait un acrostiche. Et d'en aller de mon petit commentaire ! Le puriste que je suis, qui comme tous les puristes n'est sensible qu'aux erreurs qu'il ne commet pas, ne pouvait pas ne pas réagir. Et pourtant, l'idée de classer des poèmes à forme fixe en utilisant la typologie des formes en vaut bien une autre.
A noter que le repentir est possible, puisque le logiciel qui structure over-blog permet de renommer catégories et articles à titre rétroactif.
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